Juin 2022. Le mot de la présidente 

Une année de travail s’est achevée lors de notre journée d’été avec un retour sur les séminaires, ateliers et activités de l’année. 

Je remercie nos collègues qui sont intervenus au cours de cette journée et qui de cette façon ont témoigné de leur pratique, de leur pratique clinique et de leur pratique de la théorie.

En réalité, témoigner n’est-ce pas, ce qui peut être attendu de chacun d’entre nous ?

Ne nous revient-il pas, comme psychanalystes, d’être les témoins de ce qui nous est confié dans le confinement de nos cabinets. Quoi qu’il nous soit confié : des paroles, des affects ou encore des silences. 

Etre les témoins de ce qu’on a entendu ou perçu dans les dires de nos analysants. Mais entendre ne suffit pas. Encore faut-il que ce qui est dit ou ce qui ne l’est pas, soit reçu et puisse trouver à se loger dans le creux d’une oreille avertie. Faire une place au dire pour que puisse advenir une vérité.
Le psychanalyste veillant à recevoir ce qui va mener l’analysant à sa propre vérité, vérité de l’énonciation, cheminant dans les méandres de cette énonciation et accusant réception quand le sujet surgit.

Témoignage bien souvent silencieux dont nous, psychanalystes, n’en avons à faire acte qu’au regard de l’analysant. C’est en ce lieu-là que cela compte.
Le psychanalyste comme le témoin qui atteste que du sujet il y a et qu’il a été entendu.
C’est d’ailleurs ce qui produit du psychanalyste par effet retour.
Un être là qui permet le surgissement d’une vérité qui produit du sujet et du psychanalyste.

Le psychanalyste comme témoin d’une époque aussi.
L’époque qui façonne moins de nouvelles pathologies que de nouvelles déclinaisons et variations des plaintes.
Comme qu’est-ce qu’être une femme aujourd’hui ? Au temps de Me too.
Mais par conséquence aussi qu’est-ce qu’être un homme ?
Cela a-t-il tellement changé? Au regard de la psychanalyse, non.

Ou encore comment témoigner de ce qui peut-être attendu d’une psychanalyse et de ses effets, en dehors de toute notion d’efficacité ou d’évaluation par protocole.

Reste enfin à témoigner de ce que produit l’écoute des productions de l’inconscient, aussi auprès des membres de notre association et de nos collègues.
Comme l’ont fait ceux qui ont pris la parole durant notre journée de clôture.

Témoigner que les apports de Freud, de Lacan et d’autres, gardent une pertinence qui traverse les temps.
Les mettre au travail pour leur donner leur place dans l’actualité des dires de nos analysants, en soutenant les fondements de la psychanalyse. Savoir qui n’appartient à personne et qui se relit à l’épreuve de la clinique.

Je pense pouvoir dire que cette année de travail aura largement rempli sa mission de témoignage.

Je me tourne déjà vers l’année à venir qui se déclinera sur les mêmes modalités. Vous trouverez le programme de l’année 2022-2023 sur notre site.

Je soulignerai cependant un moment qui me tient particulièrement à cœur cet automne, rencontre qui a dû être postposée à deux reprises à cause de la pandémie : ce sont nos deux journées d’études « Passion de la mère »  les 15 et 16 octobres prochains.
Je suis heureuse qu’elles se déroulent encore sous mon mandat de présidente.
Le programme est finalisé et est sur notre site.

De cette façon, de toutes ces façons, chacun de sa place, engagé dans notre association ou participant à nos différents moments de travail, témoigne à la fois de l’intérêt qu’a encore aujourd’hui la psychanalyse mais aussi de sa pertinence pour traiter ce qui fonde l’être parlant.

Anouk Lepage,
Présidente d’Espace analytique de Belgique
18 juin 2022

 

Espace analytique Belgique
Rue des Etudiants, 24
1060 Bruxelles

Secrétaire: Didier Ledent
+ 32 (0)486 27 52 10

Trésorier: Didier Lestarquy
+32(0)474 99 14 05
Compte bancaire EaB:
IBAN :  BE70 1325 3290 6725
BIC :  BNAGBEBB