Freud (2017 [1904]) définit la finalité de la cure comme une récupération par le sujet de ses facultés d’agir et de jouir de l’existence. Un jour, il (1932) utilisa la formule « Wo Es war, soll Ich werden » , formule qui a donné lieu à diverses traductions françaises parmi lesquelles : « Là où c’était, je dois advenir. » Il s’agissait pour Freud de rendre le sujet conscient de certains de ses désirs et fantasmes refoulés qui venaient perturber son existence et par là, de le rendre capable d’aimer, de jouir et de travailler. Par ailleurs, il était bien conscient que ce but n’était pas toujours atteint ou du moins pas complètement. Ce qui l’a amené à dire que le succès était rarement complètement satisfaisant. Nous verrons plus loin ce que les recherches empiriques nous enseignent à ce propos.
Lacan (1955) a repris l’aphorisme freudien. Il l’a traduit et commenté comme suit : « Là où c’était, peut-on dire, là où s’était, voudrions-nous faire qu’on entendît, c’est mon devoir que je vienne à être . » Ne voit-on pas poindre l’idée d’une (re)naissance du sujet ? Cette métaphore de la naissance est d’ailleurs utilisée par plusieurs analysants en fin de cure. Pour désigner une des finalités de la cure, Lacan (1957) l’a aussi évoquée pour parler de la transformation du sujet malheureux en sujet « heureux de vivre » . Un peu plus tard (1986 [1959-1960]), il affirma qu’en passant par la reconnaissance de ses désirs refoulés, l’analysant, en arrive …
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