Publications Espace analytique Belgique
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En quoi la singularité de la clinique de la frustration observée aujourd’hui chez de nombreux enfants et qui laisse leurs parents en grand désarroi renvoie-t-elle à des mouvements sociétaux ? Que peut apporter l’éclairage de la psychanalyse ? Comment la psychanalyse peut-elle se laisser entamer par ces métamorphoses tant sociétales que singulières ? Si l’analyste ne se place pas du côté de l’éducation, quelle serait alors sa position dans ce type de questionnement clinique ? Comment faire appui sans être du côté d’une position éducative ? Il s’agira dans ce propos de repérer, à partir de la clinique, les effets subjectifs des modifications des statuts de l’autorité et de l’enfant dans la société, en s’appuyant sur l’éclairage analytique tout en le questionnant à partir de ce croisement entre singulier et collectif.
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Isabelle Taverna
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Cahiers de psychologie clinique 2024/2 N°63 Pages 125 à 144
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Freud (2017 [1904]) définit la finalité de la cure comme une récupération par le sujet de ses facultés d’agir et de jouir de l’existence. Un jour, il (1932) utilisa la formule « Wo Es war, soll Ich werden » , formule qui a donné lieu à diverses traductions françaises parmi lesquelles : « Là où c’était, je dois advenir. » Il s’agissait pour Freud de rendre le sujet conscient de certains de ses désirs et fantasmes refoulés qui venaient perturber son existence et par là, de le rendre capable d’aimer, de jouir et de travailler. Par ailleurs, il était bien conscient que ce but n’était pas toujours atteint ou du moins pas complètement. Ce qui l’a amené à dire que le succès était rarement complètement satisfaisant. Nous verrons plus loin ce que les recherches empiriques nous enseignent à ce propos.
Lacan (1955) a repris l’aphorisme freudien. Il l’a traduit et commenté comme suit : « Là où c’était, peut-on dire, là où s’était, voudrions-nous faire qu’on entendît, c’est mon devoir que je vienne à être . » Ne voit-on pas poindre l’idée d’une (re)naissance du sujet ? Cette métaphore de la naissance est d’ailleurs utilisée par plusieurs analysants en fin de cure. Pour désigner une des finalités de la cure, Lacan (1957) l’a aussi évoquée pour parler de la transformation du sujet malheureux en sujet « heureux de vivre » . Un peu plus tard (1986 [1959-1960]), il affirma qu’en passant par la reconnaissance de ses désirs refoulés, l’analysant, en arrive …
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Patrick De Neuter
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Cahiers de psychologie clinique 2024/2 N°63 Pages 145 à 160
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Le titre vaut la peine qu’on s’y arrête car il nous donne la grammaire de la condition humaine et la nécessité de la présence réelle de l’autre pour que l’infans puisse s’humaniser. Tous les personnages de ce roman, chacun dans sa singularité, sa personnalité et son histoire de vie, démontrent la justesse de cet énoncé du poète Kaôbô Abe : « L’homme ne peut se voir lui-même que par les yeux des autres. » La trame du récit, les protagonistes qui la construisent nous font découvrir combien les silences qui les entourent, l’inconscient qui les détermine sont comme une bande-son gravée dans leur corps, comme une pieuvre en souffrance.
L’écrit s’ouvre par le récit d’un rêve-cauchemar de Fiona. Nous ne sommes pas sans savoir que le rêve est la voie royale de l’ouverture de l’inconscient, encore faut-il pouvoir déchiffrer les figurations de celui-ci. C’est à ce travail que l’autrice nous convoque.
Fiona, personnage important du roman, est seule dans la vie. Celle-ci a basculé le jour du décès de sa mère dans un accident de voiture quand elle était toute petite. Quel âge, elle ne sait plus car rien ne lui a été dit sur ce drame. Où s’était-il passé – un trou noir. Pour la famille de son père, « Je n’étais qu’une trace déplorable de ce qui avait lié ma mère à mon père ». Après ce drame, Fiona s’est « glissée dans un corset comme si c’était attendu depuis toujours ». Son père, médecin, ne s’est jamais remarié et le silence a pris la place de l’Absente et de l’absence. Elle deviendra médecin généraliste, comme le « bon petit soldat qu’elle était », pour arrêter le gouffre dans lequel parfois elle craignait de tomber…Lacan (1955) a repris l’aphorisme freudien. Il l’a traduit et commenté comme suit : « Là où c’était, peut-on dire, là où s’était, voudrions-nous faire qu’on entendît, c’est mon devoir que je vienne à être . » Ne voit-on pas poindre l’idée d’une (re)naissance du sujet ? Cette métaphore de la naissance est d’ailleurs utilisée par plusieurs analysants en fin de cure. Pour désigner une des finalités de la cure, Lacan (1957) l’a aussi évoquée pour parler de la transformation du sujet malheureux en sujet « heureux de vivre » . Un peu plus tard (1986 [1959-1960]), il affirma qu’en passant par la reconnaissance de ses désirs refoulés, l’analysant, en arrive …
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Nicole Stryckman
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Cahiers de psychologie clinique 2024/2 N°63 Pages 237 à 240
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Résumé de l'article non disponible. Résumé du livre:
Des psychanalystes de toutes obédiences, dressent un état des lieux de ce que les psychanalystes apportent aux enfants et adolescents soignés en psychiatrie.
Dès le début de son histoire, la pédopsychiatrie a partie liée avec la psychanalyse qui apporte sa contribution à la compréhension des symptômes, rapprochant nosographie et soin. En effet, les psychanalystes ont été des pionniers, des acteurs et des créateurs de dispositifs de soin et d’accompagnement pour enfants et adolescents, qu’ils considèrent comme des sujets avec une histoire, une famille et une parole singulières.
À l’heure du DSM et du paradigme neurodéveloppemental, que devient le fait psychique ? Des psychanalystes de toutes obédiences témoignent de leur engagement dans le champ de la psychiatrie auprès des enfants et des adolescents et montrent qu’ils sont toujours présents pour les soigner, quelles que soient leurs pathologies, quel que soit leur âge, des bébés aux jeunes adultes, pour prendre en compte leur souffrance psychique et celle de leurs familles, dans le cadre d’équipes pluridisciplinaires, au sein des diverses structures de la pédopsychiatrie.
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Alain Vanier
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Ce que les psychanalystes apportent à la pédopsychiatrie (dir. B. Bensidoun, T. Garcia-Fons), Toulouse, Érès, 2024, p.93
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Résumé non disponible
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Alain Vanier
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Publication en langue bulgare
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The “Here and Now” of French Psychoanalysis provides an overview of the living psychoanalytic landscape in France through the voice of experienced psychoanalysts who continue to transform the legacy of Freud, Lacan and others in their publications and clinical practice.
Rachel Boué-Widawsky interviews a wide range of practitioners, underscoring the specificities of French psychoanalysis and exploring how the French psychoanalytic community has responded theoretically and clinically to the global crisis of the COVID-19 pandemic and racial and gender issues. Mimicking the process of psychoanalytic dialogue, the interview format allows for a lively and engaging discussion of each practitioner’s theoretical background and their clinical approach. Boué-Widawsky includes leading individuals in the field as well as representatives of key institutions including La Maison de Solenn and the Centre Jean-Favreau.
The “Here and Now” of French Psychoanalysis presents an accessible introduction to this distinctive psychoanalytic landscape. It will be essential reading for psychoanalysts in practice and in training and for academics and students of psychoanalytic studies.
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Alain Vanier
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The “Here and Now” of French Psychoanalysis. 2024
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This thorough text provides a complete overview of the drive in Lacanian psychoanalysis.
Divided into four key areas, the book considers clinical, theoretical, historical, and cultural aspects of the drive, with editorial headnotes throughout. The introduction to the collection provides a comprehensive overview of the theory and history of the drive as a concept and is followed by discussion of clinical cases. Critical Essays on the Drive then assesses theoretical aspects, with chapters by world-leading Lacanian scholars. The final parts of the book explore the history of drive theory and its impact on art and culture, debunking the notion that the drive is a dormant or defunct concept and considering its applications by artists, academics, and cultural theorists.
Critical Essays on the Drive will be essential reading for psychoanalysts, psychologists, psychotherapists, and psychiatrists in practice and in training. It will also be of great interest to academics and scholars of psychoanalytic and Lacanian theory, critical theory, and cultural theory.
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Alain Vanier
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Critical Essays on the Drive. Lacanian Theory and Practice. Routledge, 2024.
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Il convient de rappeler la formule de Lacan : « De même que Freud a écrit quelque part que l’anatomie, c’est le destin, de même, quand on sera revenu à une saine perception de ce que Freud nous a découvert, on dira peut-être – je ne dis [même [2]] pas, la politique, c’est l’inconscient – mais, simplement – l’inconscient, c’est la politique [3]. »
On remarquera que Lacan ne dit pas que la politique, c’est l’inconscient est une formule fausse mais qu’elle est en deçà d’une formulation plus fondamentale – « tout simplement » : l’inconscient, c’est la politique.
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Alain Vanier
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Figures de la psychanalyse, n°45, Toulouse, Érès, 2024.
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Si le concept est le temps de la chose, peut-être plus radicalement peut-on affirmer que le temps c’est l’objet en tant qu’il est la chose comme séparée. L’objet est témoin du temps en tant que cet objet particulier de la psychanalyse n’est jamais repérable dans l’espace que sous les espèces d’un substitut, puisqu’il n’y est présent qu’absent, tout comme il n’est jamais présent dans le temps, ni dans le passé et pas plus dans l’avenir, où il est espéré, il est l’instant même comme ce qui échappe radicalement et qui n’émerge que dans le heurt surprenant de la rencontre comme Réel. Or c’est cette fonction de la rencontre et du temps, du bon moment en quoi réside tout l’art de l’analyste et la fonction de sa technique.
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Alain Vanier
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Essaim, 2024/1 (n°52), Toulouse, Érès, 2024
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Résumé non disponible
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Alain Vanier, Nicolas Tajan
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Analysis, Volume 8, Issue 1, 2024
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Se référant à son expérience personnelle et aux publications de quelques collègues, l’auteur envisage successivement les avantages de la cothérapie en cas de thérapie de couple : intervision sur le vif, élargissement de l’écoute, partage des tâches, maniement plus aisé des débordements transférentiels, dédoublement des styles d’intervention, abord plus aisé des clivages et de la différence des sexes, évocation plus rapide des transferts parentaux et possibilité de formation de stagiaires. Il envisage aussi les risques de conflit ou d’énamoration entre les thérapeutes et l’exigence de quelques qualités des cothérapeutes, entre autres : ouverture bienveillante à l’autre, aptitude au partage des pouvoirs, fonctions et savoirs, faible tendance à la rivalité, et tolérance à la (re)mise en question.
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Patrick De Neuter
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Cahiers de psychologie clinique 2023/2 n°61, p. 235-251
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En complément de la rêverie poétique sur le thème de la gémellité, l’auteur propose quelques hypothèses interprétatives, tout en soulignant qu’en l’absence des associations libres de l’auteur de la rêverie, ces hypothèses interprétatives ne sont que la projection de ses propres a priori théoriques et de sa propre subjectivité.
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Nicolas Florence, Patrick De Neuter
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Cahiers de psychologie clinique 2023/2 n°61, p. 139-144
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Ce numéro des Cahiers de psychologie clinique propose, avec nos auteurs, d’explorer les dynamiques entre pairs.
En une époque de vacillement des repères traditionnels et d’ébranlement de la légitimité des lignes hiérarchiques, dans la confrontation aux mirages des idéaux et idéologies qui peinent à inscrire une orientation et a fortiori une autorité, durant ces temps troublés où la référence verticale ou transcendante est tantôt suspectée, tantôt imposée comme une prégnance radicale ou communautariste, il s’avère bien opportun d’explorer et mettre au jour les ressources et périls de ce qui se trame de manière plus horizontale, entre chacune et chacun.
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Antoine Masson
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Cahiers de psychologie clinique 2023/2 n°61, p. 9-12
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L’article met en évidence la complexité du lien aux pairs à partir de l’expérience de groupes thérapeutiques pour enfants. La relation à l’autre éveille les passions telles que l’amour et la haine. Elle favorise également l’agressivité et offre la possibilité de l’amitié. La présence de l’autre permet l’identification. Les groupes, les collectivités peuvent mener à l’élection d’un bouc émissaire. Les groupes thérapeutiques permettent d’expérimenter ces différents enjeux au sein d’un cadre balisé qui limite la destructivité réelle d’autrui.
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Cécile Vander Vorst
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Cahiers de psychologie clinique 2023/2 n°61, p. 43-62
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Un bref rappel, tout d’abord : Le Roi Lear commence avec la décision de celui-ci de renoncer à la direction de son royaume, à ses fonctions royales au profit de ses héritières, ses trois filles, Goneril, Regan, et Cordelia. Chacune doit pour cela l'assurer de son amour et recevra alors un tiers du royaume ainsi divisé, tiers conçu de telle façon qu'il ne puisse y avoir aucune jalousie, c'est-à-dire avec le projet de faire taire toute rivalité entre elles. Françoise Dolto voyait là une illusion majeure. La justice n'étant pas de ce monde, disait-elle, si un enfant avait le sentiment d'être moins aimé qu'un frère, il fallait lui dire que c’était possible, mais que c'était comme ça et qu'on ne
pouvait rien y faire. Ce rêve d’une justice absolue n’est-il pas celui d’une extinction du désir ? Le jouet désiré, entre divers semblables, est celui que l’autre possède, que son
désir rend « vivant », qui figure une complétude imaginaire avec l’Autre. Lear veut un partage parfait, sans reste, au-delà du désir, bien qu’il ne soit pas sans savoir qu’un quelque chose en plus, un petit rien, intervient dans cette distribution.
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Alain Vanier
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Revue de psychanalyse en ligne n°4, 2023, pp. 20-28
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La plupart du temps, l’adolescence de la fille constitue pour elle comme pour son entourage, et notamment pour son père, un passage éprouvant et, parfois, un tsunami destructeur. L’auteur envisage les difficultés que les pères peuvent éprouver lorsque leurs filles deviennent femmes : la reviviscence de leurs désirs œdipiens et de leur pulsion d’emprise, l’inévitable désidéalisation, les craintes que leurs filles soient violées, qu’elles tombent amoureuses ou qu’elles quittent le domicile familial, ou qu’elles manifestent un désir transgenre. En cas de trop grande difficulté, une psychanalyse, une psychothérapie analytique ou une thérapie familiale peut aider les pères à surmonter ces difficultés au bénéfice d’eux-mêmes ou de leurs filles. Lorsque ces adolescentes s’adressent à un psy, leurs transferts posent un problème particulier aux cliniciens.
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Patrick De Neuter
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Cahiers de psychologie clinique 2023/1 n°60, p. 197-200
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